Ça y est, nous reprenons enfin les activités ! Chaque début de saison est l’occasion de boucher les trous de l’organisation en trouvant de nouveaux bénévoles. Et c’est la première de ces erreurs. Si vous employez les gens comme bouche trous, ils ne se sentent pas valorisés, ils ne sont pas à la bonne place et peuvent quitter leur rôle en cours de route.
Les erreurs commises pour recruter des bénévoles ne sont pas celles que l’on croit. Voici les erreurs les plus courantes que j’ai recensé en 18 ans de formation de bénévoles.
Vous adresser à tout le monde
L’erreur la plus courante consiste à s’adresser à tout le monde, par commodité, par manque de temps. L’erreur est d’oublier que chaque personne est unique. Sa perception de la vie de l’association sera différente. C’est particulièrement vrai pour les nouveaux adhérents. Les solliciter est généralement un échec. Simplement parce que les gens ne connaissent pas l’association.
Mettez-vous à leur place. En situation inconnue, on évalue avant de s’engager.
Comme je l’indiquait dans l’article Comment recruter des entraineurs bénévoles ?, Le niveau d’implication augmente avec l’expérience de la vie associative et la connaissance des personnes au sein de l’association. Faites-le tri des missions à pourvoir et préférez un petit nombre de personnes qui ont le profil pour exécuter la tâche.
Demander de l’aide par l’email
Autre défaut qui va souvent de pair avec le précédent : le recours à l’email pour demander aux gens de s’impliquer bénévolement. Certes c’est pratique, mais cela donne des résultats décevants.
D’abord parce que lorsqu’on s’adresse à tout le monde, on ne s’adresse en fait à personne.
Parce que les gens sont submergés d’emails, de spam, de réseaux sociaux. Il faut un intérêt particulier pour aller au-delà du titre de l’email.
Et puis il suffit d’une seconde pour supprimer un email.
Pour trouver des bénévoles, rien ne vaut le contact. Lorsque je fais des interventions collectives sur le bénévolat, les clubs qui n’ont pas de problème avec la recherche de bénévoles ont au moins en commun d’aller vers les gens. D’aller chercher celles et ceux dont ils ont besoin pour le fonctionnement.
Demandez de l’aide une fois par an
Cette erreur va souvent de pair avec la précédente. Si vos demandes d’aide sont rares, vous diminuez d’autant vos chances que les destinataires du message soient réceptifs.
Non seulement il est plus efficace de solliciter des personnes pressenties, en face à face, mais il est bon de prendre le temps de laisser la confiance s’installer.
En parler de temps en temps pour que l’idée fasse son chemin, c’est mettre la personne en confiance. Elle peut vous poser des questions. Adaptez les tâches – les fractionner est aussi une bonne façon de réduire l’implication des gens. Rappelez-vous que le manque de temps est le premier prétexte invoqué pour ne pas faire ou abandonner le bénévolat.
« Ce sont toujours les mêmes qui bossent »
L’ambiance est un point essentiel pour que les gens aient envie de s’investir. Propager un message culpabilisant est le meilleur moyen de faire fuir les bénévoles.
Combien de fois en AG ai-je entendu ces réflexions :
- « Ce n’est pas normal que ce soient toujours les mêmes qui bossent »
- « Vous êtes parents, vous DEVEZ accompagner vos enfants »
On rejoint un groupe parce que l’ambiance donne envie de s’y investir. Les mésententes entre dirigeants, entre éducateurs, entre bénévoles et salariés, se perçoivent. Si vous laisser les choses empirer, non seulement l’efficacité de l’organisation va diminuer, mais vous aurez de plus en plus de mal à attirer de nouvelles personnes.
Laisser une ambiance de clans s’installer
Au chapitre ambiance, l’existence de clans, l’entre soi, est aussi une bonne façon d’exclure les nouveaux venus au club. Les plus belles réussites de clubs sont celles où une ambition est partagée, où chacun a trouvé sa place.
Si vous laissez s’installer l’habitude, pour certaines catégories de personnes, d’organiser des animations ou des activités entre-elles, c’est-à-dire pour un cercle restreint de personnes, les nouveaux venus vont ressentir cela comme un privilège ou pire, comme un passe-droit.
Qui dit clans, dit souvent opposition de points de vue. A terme le risque de scission du club est réel.
Un moindre mal, mais qui entretien l’hésitation à s’investir pour le club, c’est la tendance à se retrouver entre amis, entre dirigeants, entre éducateurs, entre pratiquants expérimentés. C’est hélas, une tendance à laquelle nous sommes tous confrontés en raison de l’exigence du travail de bénévole, et des efforts consentis. Se retrouver entre pairs, entre gens de bonne compagnie, est réconfortant. Notamment pendant les moments de convivialité du club.
Mais ce faisant, on ne laisse pas suffisamment de place aux nouveaux venus. Ils ne sont pas intégrés. Pas suffisamment rapidement. Rappelez-vous que l’ambiance entre pour plus de 30% dans l’appréciation d’une personne au moment de faire le choix de renouveler son adhésion.
Thierry Nauleau
Je ressors cette archive qui reste d’actualité…
On me souffle une septième erreur courante : Si une personne propose son aide et que vous la refusez, y compris au prétexte qu’il y a déjà assez de monde, il est presque certain qu’elle ne se proposera pas deux fois. Vrai !