Pas une session de formation ne se déroule sans que revienne sur le tapis la question de renouveler les administrateurs et en particulier de trouver des candidats à la présidence. De plus en plus de clubs adoptent le principe de la co-présidence, grâce à laquelle la charge de travail et les responsabilités sont partagées.
Nous avons posé les mêmes questions aux co-présidents de quatre clubs : Le Saint-Flour Handball, Le Football Club du Chéran, le Hennebont-Lochrist-Handball et l’association Arc Annemasse. Il en ressort un certain nombre de points forts récurrents.
Un choix bien réfléchi
Le choix de la co-présidence est dans la quasi-totalité des cas, une démarche qui a murie. Soit que les personnes travaillaient depuis plusieurs années sur un mode de collaboration, soit ce mode de gouvernance permet, lors de la fusion de deux associations, de conserver un exécutif qui rassure dans le sens où l’on démontre que c’est une fusion réelle et non pas une absorption d’une association par une autre.
Le délai de réflexion avant le passage à l’acte est de l’ordre de 3 à 5 ans.
Quels avantages ?
C’est une bonne façon de préparer le renouvellement du comité comme nous l’a présenté Jack Auraix, co-président d’Arc Annemasse.
Pour les co-présidents interrogés, les avantages sont indéniables, et avant tout pratiques. En particuliers pour les actifs. Cela permet de répartir les obligations de présence aux diverses réunions entre deux, voire trois personnes (cas de nos amis bretons du Hennebont-Lochrist-Handball).
Cela permet aussi d’avoir une présence quasi-permanente auprès des bénévoles du club. Quel que soit le besoin, André Falcomata (F2C) insiste sur la nécessité de ne pas faire doublon : « … surtout nous faisons en sorte de ne jamais être ensemble au même endroit au même moment. On a la même logique et le même pouvoir. »
Le bénéfice de la formule sert également les co-présidents, comme le décrit Bernard Colle (SFHB) « On a deux certitudes au lieu d’une. Comme on partage tout, on en discute entre nous avant de proposer au bureau et conseil d’administration. On partage les responsabilités un peu mais surtout le point de vue. » Michel Méo (SFHB) complète en disant que « l’avantage de la formule est dans la complémentarité. Et, puis c’est un soutien certain dans les moments compliqués. »
La complémentarité est aussi une richesse pour Jack Auraix (Arc Annemasse) : « Étant plus jeune et ancien sportif de haut niveau, Richard (Cordeau) a une vision un peu différente de la mienne qui facilite le contact entre les générations. »
Peu d’inconvénients
Les personnes interrogées n’y voient pratiquement aucun inconvénient. Pour Bernard Colle (SFHB) : « Même si on a parfois des avis séparés, 9 fois sur 10 on est d’accord. On décide à deux. Il n’y en a pas un qui prend le pas sur l’autre. On se respecte énormément. Bien sûr les gens nous suivent dès qu’on propose quelque chose, mais on ne prétend pas détenir la vérité. On est à l’écoute des gens, on est à l’écoute du bureau. Si on ne tient aucun compte de ce que disent les gens, ils nous auraient lâché depuis longtemps. »
Grosso-modo le partage des responsabilités suit le découpage sportif / administratif, mais cela dépend essentiellement des compétences et de la motivation des personnes. Il n’y a pas vraiment de règle observable. Chaque club trouve la meilleure architecture selon son contexte.
Du point de vue statutaire, il est préférable de rendre la chose possible. La formule la plus souple est trouvée par le Football Club du Chéran, qui a bien évidemment créé de nouveaux statuts lors de la fusion des deux précédentes associations : « Rien ne s’y oppose mais rien ne rend la co-présidence obligatoire. »
Quels conseils donner aux clubs qui seraient tentés par la formule ?
Jack Auraix (Arc Annemasse) : « bien préparer le partage des tâches »
André Falcomata (Football Club du Chéran) : « Il faut accepter de coopérer. Ce n’est jamais toi ou moi. On ne peut pas être toujours d’accord à 100% mais il faut accepter que les règles se fassent différemment. On reste une association pas une entreprise. »
Jean-Paul Maison (Football Club du Chéran) : « Nous privilégions l’intérêt des gamins. S’il y a deux co-présidents, ils doivent être complémentaires. Si sa vision est différente c’est pas grave, il faut apprendre à se connaitre doucement. »
Maxime Le Pallec (Hennebont-Lochrist Handball) « Être sur la même longueur d’onde est forcément un point indispensable, avoir les mêmes objectifs, mais surtout être passionné par ce que l’on fait. »
Bernard Colle (Saint-Flour Handball) : « Il faut deux personnes qui aient des atomes crochus et un partage régulier des points de vue. Pas de décision sans que l’autre soit au courant, car les gens s’engouffrent vite dans les brèches. »
Michel Méo (Saint-Flour Handball) : « Les deux co-présidents doivent bien se connaître. »
Si vous avez également une expérience de co-présidence à partager ou tout simplement envie d’apporter votre témoignage, laissez-nous un commentaire à cet article.
Les sites internet des 4 clubs interrogés
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