Des jalousies et des non-dits sont à l’origine de nombreux conflits de personnes dans une association. Non seulement ces disputes ne servent à rien, mais elles ont souvent pour conséquences d’embarquer les autres bénévoles dans des querelles de clans. Lesquelles aboutissent généralement au départ de bénévoles de l’association.

Les déceler pour les éviter permet à l’association, à ses dirigeants et bénévoles, de travailler sereinement.

Comment anticiper les conflits ?

Autant être clair dès maintenant, même si vous parvenez à désamorcer un conflit de personnes, elles ne seront jamais amis par la suite ! Au mieux accepteront-elles de travailler ensemble. Désamorcer signifie que la querelle est déjà là ! Il est donc important d’agir le plus tôt possible, et faire en sorte que les problèmes ne surviennent pas. Vous anticiperez mieux les conflits si vous savez reconnaitre les cas de figure les plus fréquents.

Lorsque l’intérêt personnel passe avant …

Vouloir le pouvoir pour le pouvoir, cela se voit. Mais j’ai constaté plus souvent des frictions pour des questions d’avantages matériels. Au centre des questions : les défraiements, les remboursements de frais, le secret sur les salaires, la gestion des postes où il est question d’argent.

Le point commun à ces litiges est un manque de clarté des règles dès le départ. Faites-les approuver par le comité directeur ou l’assemblée générale.

Écrivez-les ! Je répète à l’envie qu’écrire les choses permet de les partager. Tenez-compte également du renouvellement des adhérents et des bénévoles : répétez chaque année les règles de fonctionnement du club.

Pour ce qui est des questions d’argent, soyez transparent. Aucun secret ne doit couvrir la tenue des comptes dans une association. Faites en sorte que chaque caisse en espèces fasse l’objet d’une fiche de caisse.

Si un nouveau cas de figure survient, ne décidez pas seul de la conduite à tenir, même si vous êtes le ou la présidente.

Le manque de communication

La communication fait partie de nos vies comme jamais. Pourtant, nous nous parlons de moins en moins !  Je ne compte plus le nombre de fois où l’on m’a contacté pour résoudre un problème parti d’un email malheureux !

L’adage est toujours vrai : Les paroles s’envolent. Les écrits restent !

Retenez cette règle de base : lorsque vous voulez discuter d’un problème, appelez les gens ou bien discutez en face à face. Utilisez les emails pour transmettre une information, un élément qui n’appelle pas le débat.

Le manque de cadrage d’une organisation ou d’une action

Par le jeu du renouvellement des bénévoles, il se trouve toujours une ou plusieurs personnes qui ne savent pas comment gérer telle ou telle situation. L’improvisation est alors source de conflits plus ou moins importants.

Assurez-vous que les savoirs faire sont transmis. Mieux encore, qu’ils soient décrits. Pas besoin de longs discours : une fiche, une idée = une phrase. Voilà l’essentiel.

Qui est responsable ?

Trop souvent un groupe de tâches est géré par une commission. Dans ce cas, qui décide ? Qui est responsable ? Les deux rôles importants d’un responsable désigné sont ceux de référent et celui d’arbitre. Mieux vaut désigner une personne responsable et qu’elle soit libre d’organiser les choses à sa façon.

Lorsque le bénévole ou l’adhérent ne sait pas à qui s’adresser, il va improviser ou ne rien faire. Et pour rester cohérent, il ne va rien dire…

Des idées trop éloignées

Que cela concerne les valeurs ou le fonctionnement de l’association, il est naturel que de nouvelles idées apparaissent. Nous avons tous des parcours de vie différents, ce qui nous conduit à envisager une question avec d’autres références.

Si elles ne sont pas raccord avec les habitudes, les germes du conflit sont présents.

A l’inverse, lorsque « On a toujours fait comme cela ! », le manque de remise en question conduit tôt ou tard à des frictions.

Le cas des manipulateurs

C’est inévitable, et je ne vous le souhaite pas. Mais vous pourriez avoir à faire à des personnes manipulatrices. Ils vont chercher à tirer parti d’une situation en influençant des personnes. Leur capacité à semer la zizanie est avérée. Ils ne sont jamais faciles à démasquer.

• Le manipulateur ne se remet pas en cause : une des façons de le repérer est que, selon lui, tous les problèmes sont de la faute d’autrui.
• Il va masquer ses erreurs ou mentir délibérément
• Il est égocentrique. Il est alors facile de repérer dans ses discussions qu’il ramène tout à lui.
• Il est rarement franc.
• A force de le côtoyer, vous pouvez ressentir un certain malaise. Le temps vous confortera dans l’idée que les agissements de cette personne ne sont pas sains.

Les spécialistes du comportement humain vous expliqueront quantités d’autres signes pour reconnaitre une personne manipulatrice.

Mieux vaut écarter ces personnes. J’ai connu des clubs qui voulaient faire l’effort de garder tout le monde, pour diverses raisons,. A chaque fois ce sont des bénévoles ou des salariés de valeur qui ont quitté l’association.

Comment désamorcer le conflit ?

Si le match est lancé, vous pouvez encore limiter les dégâts pour l’association et les autres bénévoles ou salariés. Les grands principes sont :

Traiter les protagonistes avec équité

Leur permettre d’exprimer le litige est le point de départ. Cela permet de crever l’abcès. Attention à ce que les gens aillent bien au fond des choses. C’est pourquoi il faut être capable de mettre les gens en confiance. Une personne neutre, pas nécessairement un dirigeant, reconnu pour ses qualités d’écoute, sera le bienvenu.

Revenir à ce qui est important : le projet club

Une fois que les gens ont sortis ce qu’ils avaient sur le cœur, il faut trouver une base d’accord commune. Cette base sera souvent le projet associatif. S’il n’est pas écrit, il est sujet à interprétation.

Impliquer les protagonistes dans la recherche d’une sortie de crise

Même si cela peut se révéler à double tranchant, cette solution permet généralement que la solution soit mieux acceptée. Par ce que chacun aura indiqué la limite de ce qu’il est prêt à accepter.

Écrire ce qui a été décidé

Encore une fois, une trace écrite est moins sujette à interprétation ultérieure.

Capitaliser pour l’avenir

Considérez cette crise comme une expérience dont vous allez tirer les leçons. Partagez cela avec les autres forces vives du club. Au besoin modifiez votre règlement intérieur.

Les mésententes font partie de la vie d’une association

Ce n’est jamais agréable, mais cela fait partie de l’expérience du dirigeant d’association, comme du cadre salarié. Même si vous avez échoué une fois, cela fait partie de votre expérience et vous en tiendrez compte la prochaine fois.

Thierry Nauleau

>> Pour apprendre à désamorcer le conflits en club, une formation en visioconférence