Les leçons tirées du premier confinement doivent permettre aux dirigeants de clubs de mieux traverser ce deuxième épisode. En temps de crise, l’économie et l’organisation sont liées. Quelles sont les bonnes pratiques et les choses à ne pas faire pour éviter de basculer en situation de cessation de paiement ?
Pour être efficace, examinons ce que l’on peut faire à court terme et à long terme.
Éviter la mise en sommeil du club
Le constat est net : les clubs qui se sont mis en sommeil lors du premier confinement ont éprouvé plus de difficultés à la reprise. D’une part l’inertie à la relance des énergies bénévoles a allongé le temps nécessaire pour revenir à une activité à peu près normale. Et d’autre part, par manque d’information, les adhérents se sont interrogés plus longtemps avant de prendre leur décision de réinscription.
Les décisions des collectivités, en ce qui concerne les salles, ont aussi contribué à ce que des clubs ne reprennent qu’en septembre. Même si la pratique est interdite en temps de confinement, il y a une chose essentielle à faire vis-à-vis de vos adhérents …
Garder le contact !
Le constat est tout aussi net. Non seulement les clubs qui ont conservé le contact avec leurs adhérents, quelque soient les moyens choisis, ont pu reprendre assez rapidement une activité significative dès le mois de mai / juin, mais ce sont les seuls qui ont réussi à faire le plein de licenciés à la rentrée de septembre.
En parcourant les réseaux sociaux de votre discipline, mais pas seulement, soyez curieux, vous trouverez mille exemples d’animation et de communication proposée par les clubs.
Toutes les publications ont en commun de préserver la confiance et la motivation des joueurs. Les messages peuvent se concentrer sur les éléments dont nous avons déjà parlé dans le cours Comment faire revenir les adhérents au club ?
![contact confiance envie](https://i0.wp.com/www.nauleausport.fr/wp-content/uploads/2020/11/partage_confiance_envie.png?resize=595%2C488&ssl=1)
La qualité de la relation avec vos adhérents est déterminante pour conserver une part prépondérante de ressources fiables.
Solliciter les aides du gouvernement
Si vous ne l’avez pas déjà fait, il est essentiel de connaitre et de solliciter les aides avant d’être dans le rouge. Le sport fait partie des secteurs prioritaires.
Le fonds de solidarité vous est accessible dès lors que vous avez une perte de chiffre d’affaire d’au moins 60% sur septembre 2020 par rapport à septembre 2021. Vous y serez aussi éligible en tant qu’établissement fermé au public par décision administrative. Voir le site impots.gouv.fr pour les détails.
Le prêt PGE est lui aussi accessible. L’expérience montre que des clubs qui n’en n’avaient pas besoin en mai y ont eu recours en aout / septembre. Le délai pour monter le dossier est inférieur à 15 jours, mais lorsque l’on est dans le rouge, chaque jour compte. Anticipez !
D’autres aides vous sont accessibles, voyez ma FAQ sur le sujet.
L’appel au don est-il la solution ?
Si c’est une première fois, et si le contact avec les adhérents est de qualité, cela peut fonctionner. Quelques clubs ont été satisfaits de leur annonce sur la plateforme soutienstonclub.fr (voyez mes conseils sur le sujet).
Mais dans un cas général, je déconseille le recours à l’appel au don, ou à des subventions d’équilibre. Si ça fonctionne, c’est bien … pour un temps, mais cela laisse croire qu’un modèle économique fragile peut malgré tout être viable. C’est une erreur.
Les efforts à produire pour tenir en vie un club fragilisé sont à la limite de ce que les bénévoles peuvent fournir. A trop tirer sur la corde, des personnes partent et ne sont pas remplacées. Un cercle vicieux s’installe.
Préférez un projet actualisé, rénové. Il mettra bien plus en confiance vos adhérents, vos bénévoles et vos subventionneurs. La relance est souvent plus rapide qu’attendue.
Voir à long terme ; reprendre le modèle économique et / ou le projet associatif
Si le club s’est trouvé en difficulté à l’occasion d’une crise exceptionnelle, c’est bien qu’il existe une fragilité économique, ou organisationnelle, ou encore que les activités n’étaient plus totalement en phase avec les attentes des adhérents.
Profitez de ce temps mort dans la saison pour lever le nez du guidon et prendre le temps de la réflexion.
L’erreur la plus courante, économiquement parlant, consiste à faire appel à des recettes qui ne relèvent pas des compétences ou du savoir-faire du club. Plus la part de ces recettes est importantes, plus cela exige de temps de bénévole pour les produire. Ce temps ne serait-il pas mieux employé pour fidéliser ou diversifier les recettes provenant des pratiques sportives ?
L’expérience montre qu’en se focalisant sur ses fondamentaux, une association sportive peut fort bien vivre avec des tarifs d’adhésions raisonnables, y compris avec un salarié.
Il n’existe pas de solution unique transposable à tous les clubs. Chaque contexte est différent, la vision des dirigeants peut être différente. C’est à chaque fois un travail spécifique, une écoute qui peuvent vous aider à trouver la bonne équation.
Thierry Nauleau
Garder une dynamique et le contacte avec les adhérents est vital! Je me permet de rajouter que entretenir ou même développer la communauté du club est très importante pour la croissance d’un club en général.
Lorsque vous conseillez de reprendre le modèle économique ou le projet associatif, cela signifie-il qu’il faut mettre une nouvelle stratégie de développement en place pour la reprise ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Merci pour votre sérieux et pour l’information partagée 🙏
Bonjour Loïc,
Ce que je constate sur le terrain, c’est que les difficultés économiques des clubs ont des origines très diverses. Il y a tout de même des points communs :
– quelque soit la cause, la conséquence est à minima économique
– lorsque le projet associatif n’est pas en accord avec les attentes des adhérents, il y a désaffection et à terme baisse du nombre de pratiquants
– Lorsque le modèle économique est déséquilibré, autrement dit lorsque les recettes ne viennent pas majoritairement du cœur d’activité du club, il devient fragile tôt ou tard. Au mieux ce sont des difficultés ponctuelles, mais souvent des difficultés structurelles qu’il convient de corriger. C’est souvent le cas avec un club qui embauche son premier salarié.
Pour répondre à votre question, oui il faut une stratégie de développement. Je parle plutôt de plan d’actions.
Dans un club, tous les bénévoles doivent comprendre ce que l’on attend d’eux. Appelez-ça comme vous voulez, mais au bout du compte il faut leur expliquer comment on va s’y prendre.
Là encore il n’y a pas de solution universelle. Tout dépend du contexte local, de l’attachement des adhérents et des bénévoles au club, du niveau de charges fixes du club, etc. Bref, il faut inventer à chaque fois, le scenario de transformation du club.
Merci pour tous ces conseils avisés, on en a vraiment besoin en cette période difficile !
Avec l’équipe, on s’amuse à faire des montages photos ou vidéos partager sur la page du club, pour le fun, et aussi pour soutenir d’autres associations…si ça peut donner des idées 😉
Merci pour cet article. C’est vrai que tout dépend du contexte mais il ne faut pas baisser les bras et garder le contact !
Oui et ce qui est encourageant, c’est que les clubs qui étaient déjà actifs lors du premier confinement, semblent être passé à la vitesse supérieure. La phase d’apprentissage des outils est passée.
Garder le contact est essentiel. La salle de sport dans laquelle je suis inscrite à réussi à créer un lien fort avec sa communauté sur les réseaux sociaux. Chaque soir on avait le droit à des lives et finalement même les gens qui ne faisaient pas partie de la salle ce sont mis a les suivre. C’est un très bon moyen de faire de la parler de soi.
Merci
C’est ce qu’il me fallait en cette fin de semaine