- Avez-vous déjà remarqué combien les gens sont distraits dans une conversation ?
- N’avez-vous jamais interrompu votre interlocuteur pour répondre au téléphone ?
- Vous connaissez ces gens qui vous coupent la parole en permanence, ceux qui ont toujours raison, ceux qui ramènent tout à eux-mêmes, et les dépendants du smartphone qui vous écoutent tout en scrollant allégrement…
Les difficultés d’écoute de nos contemporains engendrent le sentiment de ne pas être entendu. Quoi de pire pour un dirigeant que de ne pas être entendu ?
On ne se comprend plus, on ne cherche plus à comprendre
Ce sentiment de ne pas être entendu peut avoir plusieurs origines. Le point sur lequel j’attire aujourd’hui votre attention, est que si nous ne sommes pas entendus, cela peut peut-être vouloir dire que nous ne sommes plus en phase avec nos adhérents, nos bénévoles, nos salariés. La pression du temps et nos contraintes de dirigeant font qu’il est facile de répondre machinalement.
A force de parler, on n’écoute plus ! Lorsque l’on fait face à un problème, il faut en comprendre l’origine. Entendre ne suffit pas. Il faut écouter. Prendre le temps d’écouter pour comprendre. Laisser les gens s’exprimer pour les comprendre. Les formulaires et les enquêtes sont pratiques, mais ils ne parlent que de ce que l’on veut entendre. Pour éviter de passer à coté d’un problème, il ne faut pas contraindre la source.
Prendre le temps
Prendre le temps de boire un verre ensemble, manger ensemble, sont des temps de convivialité que nous savons, que nous savions faire en association. Le temps de se connaitre est important pour comprendre les motivations de chacun.
Il existe une véritable contradiction entre les injonctions du quotidien et la nécessité de savoir prendre le temps de faire les choses. Le bénévole doit tout faire : travailler pour gagner sa vie, s’occuper de sa famille, faire fonctionner l’association, et être heureux !
Il est tentant de vouloir tout faire, vite de préférence. On passe un coup de fil, je fais un mail à tout le monde, je fais un post sur les réseaux sociaux. On abrège … Que reste-t-il pour écouter et pour comprendre ?
Faire des choix dans un monde contraint
Le dirigeant, ou le salarié d’un club, ne pourra pas tout faire. Mais il peut agir sur ce qu’il maitrise. S’il n’a aucun pouvoir sur l’attitude des adhérents, des bénévoles, ou de ses interlocuteurs, il a le pouvoir d’être bien perçu. L’écoute fait partie de ces qualités que l’on reconnait à une personne. Plus cette qualité devient rare, plus on la remarque.
Faites-le d’abord pour vous ! Savoir écouter les gens vous permet de capter davantage d’informations, de mieux les comprendre, et donc d’apporter une plus juste réponse à leurs questionnements. Au bout du compte, c’est votre temps et votre énergie que vous allez économiser.
Qu’est-ce que l’écoute active ?
L’écoute active est une technique de communication. Bonne nouvelle, si c’est une technique, cela s’apprend ! L’écoute active consiste à prêter attention à une autre personne, avec l’intention de la comprendre. Elle se distingue de l’écoute d’une conversation courante. Observez et vous constaterez que beaucoup de personne n’écoutent que pour répondre, ou pour trouver des arguments en leur faveur.
Le but de l’écoute active n’est pas de trouver un accord commun, ni même d’imposer un quelconque point de vue mais seulement de comprendre les motivations, les ressorts profonds du raisonnement de la personne. Sans arrières pensées, sans les aider, ni les contredire. Le but est de comprendre. Seulement comprendre. Libre à vous d’en faire ce que vous voulez. Mais c’est l’étape essentielle lorsque l’on veut résoudre une situation ou la faire progresser.
Vous ne l’emploierez que lorsque c’est nécessaire. L’écoute active est utile à toute personne dont le rôle dépasse celui de simple exécutant : cadre bénévole, cadre dirigeant, ou salarié.
Gagner la confiance
Le premier effet que vous pourrez constater est que les gens vont vous percevoir comme une personne à l’écoute de LEURS problèmes. C’est le premier pas pour gagner leur confiance. S’ils sont en confiance, alors en retour, ils donneront de l’importance à votre parole. Vos messages passeront plus efficacement.
La deuxième transformation constatée viendra probablement de vous-même : vous pourrez faire des propositions plus adaptées, plus diplomates, plus convaincantes, parce qu’elles répondent aux attentes des personnes que vous écoutez.
Enfin, avec la confiance, vous constaterez plus d’engagement de la part des personnes. C’est exactement comme pour l’apprentissage d’un sport : l’éducateur sportif à l’écoute de ses élèves saura adapter son enseignement pour une progression optimale.
Thierry Nauleau
>> Pour apprendre à pratiquer l’écoute active, une formation en visioconférence
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