L’enquête France Bénévolat 2019 apporte quelques tendances qui sont certainement déjà sensibles dans les associations sportives.
Premier constat : l’engagement des retraités bénévoles (et des plus de 50 ans) est en diminution. L’enquête n’analyse pas les raisons de cette évolution mais c’est une tendance continue depuis 2010. Elle est donc à prendre en compte.
Comment l’anticiper ?
Le bénévolat est affaire de relations entre les personnes. L’ambiance du club est un indicateur de bonne santé du bénévolat. Il suffit que des jalousies, ou plus globalement qu’un mauvais état d’esprit naisse dans un groupe pour que cela pollue les autres bénévoles.
Détecter et traiter au plus tôt toute mésentente permettra de conserver actives des personnes qui auraient pu se laisser tenter par l’abandon. Lorsque les gens aiment à travailler ensemble, la fidélisation est facilitée.
Les retraités sont actifs, mais leur capacité de travail a des limites. Assurez-vous qu’ils peuvent faire correctement les missions qui leur sont confiées. Disposent-ils d’assez de temps pour le faire ? Ont-ils besoin d’une formation particulière ? Est-il nécessaire d’investir dans de nouveaux matériels ?
« Une association ne vit que parce qu’elle se renouvelle »
Ce n’est pas parce que tous les postes sont pourvus aujourd’hui qu’il en sera de même demain. Ne cessez jamais de solliciter et d’inviter de nouvelles personnes à rejoindre l’équipe. Combien de temps faut-il pour former un bénévole responsable d’une activité, pour qu’il soit opérationnel et autonome ? Deux ans ! Une année pour apprendre et une année pour acquérir l’expérience et la confiance qui lui permettra d’être-autonome.
Pour plus de brassage social parmi les bénévoles
Deuxième constat : les bénévoles dont le niveau de formation est élevé sont sur-représentés par rapport à l’ensemble de la population française. Ce constat est corroboré par le motif de ne pas disposer des qualités ou des compétences requises, pour s’engager bénévolement. En la matière il faut reconnaitre que nous, dirigeants de clubs, sommes un peu responsables de cet état de fait, dans le sens que nous ne recherchons trop souvent que des gens ayants les dispositions ou les compétences pour réaliser une mission.
J’insiste souvent pour dire qu’il est préférable de confier une tâche à une personne motivée mais manquant de quelques compétences que de la confier à une personne compétente qui n’est pas motivée. Le chainon manquant pour que la personne motivée devienne compétente est la formation.
Troisième constat : l’implication des jeunes augmente. Tout comme augmente leur engagement en faveur de l’environnement. Ils semblent conscients que le monde de demain sera fortement impacté par les problèmes écologiques et s’y consacrent volontiers.
Il y a deux freins principaux à l’engagement des jeunes dans les associations sportives :
- On ne leur laisse pas suffisamment de place. Comprenez : leur faisons-nous confiance ?
- Et les outils que nous utilisons pour gérer un club leur semblent souvent dépassés. Du moins ce ne sont pas ceux que eux utiliseraient. Et ils géreraient probablement d’une autre façon un club sportif.
Comment leur ouvrir les portes ?
Nous pouvons amener des jeunes à prendre des responsabilités dans un club si nous montrons que nous leur faisons confiance. Une des façons de le faire consiste à leur laisser le choix d’organiser la mission de la façon dont ils l’entendent. Par contre accordez-vous d’abord sur les objectifs à atteindre.
Le bénévolat évolue, les outils évoluent, les cadres réglementaires évoluent. Est-ce que nous, dirigeants bénévoles avons évolués ?
Thierry Nauleau
>> Téléchargez l’enquête 2019 de France Bénévolat
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