Les nuages s’amoncellent sur le sport amateur français. La reprise est toujours incertaine. Les conséquences se font sentir : démobilisation de joueurs, désengagement d’entraineurs bénévoles, de dirigeants, difficultés pour obtenir des aides, et surtout le sentiment partagé que cette fois, les adhérents ne reviendront pas aussi facilement que pour la rentrée sportive 2020.
En cause : deux saisons interrompues, une saison blanche même pour certains sports. En dépit des efforts des clubs, et malgré un besoin de pratique exacerbé, de plus en plus de pratiquants préfèrent attendre et voir. Le manque de clarté sur la question des dédommagements les a refroidis.
L’absence d’action a des conséquences pour tous les sports. La défection d’un nombre significatif de joueurs dans les sports collectifs peut déstructurer un club. Moins de joueurs, c’est moins d’équipes, et à terme un niveau sportif qui s’affaiblit. Une attractivité et une émulation en berne. Le risque est grand pour certains clubs de vivre une période de récession. Quand ce n’est pas la disparition qui menace pour les clubs qui ne sont portés que par une poignée de bénévoles.
Pourrons-nous reprendre comme avant ?
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, non. Certes les compétitions, dans leur format, reprendront comme avant. Mais la façon d’organiser un club, son fonctionnement doivent changer pour s’adapter en premier lieu aux nouvelles exigences de nos pratiquants : un besoin de communication et d’action, qui désormais dépasse le cadre strict de la pratique en club.
Les chiffres l’attestent : les clubs qui ont su conserver le contact avec les adhérents pendant le premier confinement ont perdus moins de licenciés à la reprise, quand ils n’en ont pas gagné, profitant de la mise en sommeil des autres clubs.
Reprendre les habitudes d’avant, c’est mettre le club dans une configuration où il subira à nouveau les effets de la prochaine crise.
Sortir de sa zone de confort
L’envie de reprendre la vie d’avant, nos habitudes, est naturelle. Le faire c’est rendre le club vulnérable à nouveau contexte, voire le rendre plus fragile encore.
J’aime utiliser l’analogie du sport. Le sportif progresse parce qu’il repousse sans cesse ses capacités. Les qualités de résistances et de performance acquises à l’entrainement l’aideront pour le moment de la compétition. Le club, en tant qu’organisme, doit lui aussi s’adapter. Pas seulement sous la contrainte.
Sortir de sa zone de confort est par définition gênant. Mais cet effort est l’étape incontournable d’une adaptation du fonctionnement à une évolution du contexte.
Que faut-il garder ?
Tout ce que nous avons mis en place avant la crise n’est pas à jeter. Il convient simplement de se poser trois questions :
De ce que nous faisions avant, que pouvons-nous garder ?
De ce que nous avons essayé de faire depuis le début de la crise, que devons-nous garder ?
En quoi cela va faciliter le retour et les possibilités de pratique, ou de vie du club, pour nos adhérents ?
Le tout, avec le point de vue des personnes que vous cherchez à fidéliser. Ne gardez que ce qui marche ! Vous perdriez beaucoup d’énergie à améliorer un concept bancal.
Enfin capitalisez, c’est-à-dire, faites circuler le savoir et les savoirs-faire au sein du club. Mieux encore avec les clubs voisins.
Thierry Nauleau
merci pour cette analyse cdt Didier PATAILLE aero-club de Picardie amiens Métropole avion – planeur – ULM et centre de haut niveau voltige avion