Quand je parle de « petits clubs », cela n’a rien de péjoratif. Ce sont des associations 100% bénévoles, qui pour l’essentiel l’on toujours été. Les associations sportives non-employeuses représentent 85 % des associations sportives en France (source INJEP 2023).
En dehors de la subvention municipale, la plupart des autres subventions ne sont pas ou plus sollicitées. Pourquoi ? Nos dirigeants bénévoles ne sont pas des machines ! Et l’aspect humain a une influence prépondérante dans la plupart des choix, des actions et des façons de faire des dirigeants d’associations sportives.
Une méconnaissance des dispositifs
Par le jeu du renouvellement des mandates de dirigeants, les savoirs se perdent. La transmission, traditionnellement orale, engendre certains oublis. Cela ne touche pas que les présidents. La répartition des missions au sein d’un club fait que les demandes de subventions sont souvent préparées par le trésorier mais aussi par le secrétaire ou un vice-président.
Une charge de travail qui ne laisse pas suffisamment de temps à la veille d’informations
Noyés sous des flots d’emails, et pris par les différentes tâches prioritaires pour faire tourner le club, les dirigeants ne prennent pas toujours le temps de faires les recherches qui seraient utiles au fonctionnement de l’association.
Une modèle économique simplifié
Un élément passe souvent sous les radars : le fait que le fonctionnement de l’association soit si simple, qu’elle n’a tout simplement pas besoin de subventions. Il est beaucoup pour simple pour un dirigeant de faire financer 100% du coût de l’activité sportive par ses seuls adhérents.
Cela se voit souvent dans les sports de nature. Les frais de compétition sont le plus souvent à la charge du compétiteur. Les autres frais peuvent aussi être très réduits. Si la mairie accorde la gratuité de l’eau et de l’électricité ou du chauffage, une bonne partie des frais de fonctionnement est enlevée du budget.
Plus le besoin de financement est faible, plus il est facile de le faire financer par les pratiquants. Il suffit alors d’une seule manifestation sportive ou non, pour équilibrer le budget annuel.
Une première expérience pénible
Le changement de gouvernance relance souvent l’intérêt pour les demandes de subvention. Si le calendrier fait que la première demande est une aide d’état, la complexité du dossier, la quantité des pièces demandées, et le seuil minimal de 1500 euros d’aide, font qu’il n’est pas rare que la personne jette l’éponge avant l’échéance.
La conséquence est que le nouveau dirigeant fait l’amalgame entre le dossier qu’il vient de traiter et l’ensemble des demandes de subventions. La réputation est faite « ce n’est jamais pour nous ! » ou bien « c’est trop compliqué pour gagner quelques centaines d’euros. »
Les aides des départements et régions sont mal connues
Bien que plus accessibles que les aides d’état, les aides des départements souffrent d’un manque de notoriété. Je pense aussi que les périodes d’ouverture des dispositifs sont souvent trop courtes au regard de la disponibilité des bénévoles pour constituer les dossiers.
La subvention municipale résiste bien
C’est l’avantage de la proximité. On connait le maire, il est accessible. Le formulaire de demande de subvention est simplifié. Quand bien même on utilise le modèle cerfa, il faut surtout pouvoir fournir le budget annuel et le budget d’action. Choses que toute association peut produire assez facilement.
Comment éviter de passer à côté d’une possibilité de subvention ?
La priorité de la personne doit être de noter dans son agendas les dates d’échéance et de mettre une alerte au moins 30 jours avant. Pour savoir comment chercher efficacement les sources de subventions, je vous donne rendez-vous dans ma newsletter à paraitre demain. Abonnez-vous si ce n’est pas déjà fait.
Vous pouvez aussi vous faire aider d’un professionnel qui saura vous dire rapidement à quoi vous avez droit dans votre département et si votre association est éligible.
Il y a enfin un principe fondamental pour toutes les subventions : Personne n’est mieux placé que le subventionneur pour expliquer comment faire sa demande de subvention. Profitez-en et questionnez-les.
Du fait des lois de décentralisation, les collectivités sont en droit de soutenir les associations de la façon dont elles l’entendent. Ce qui explique les disparités entre les territoires.
Thierry Nauleau
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