Il n’est pas rare que dans le cas d’une association primo employeur, le besoin d’emploi ai été mal évalué. Trop fort ou trop faible, dans les deux cas les conséquences sur le fonctionnement et l’économie de l’association ne sont pas anodines.
Conséquences sur l’économie et le fonctionnement de l’association
Si l’on a mal évalué le besoin d’emploi par rapport aux missions assignées au poste, la surcharge de travail sera vécue différemment selon les individus.
• Soit la personne tente de tout assumer, et elle fait des heures supplémentaires. D’une part le coût de l’emploi va grimper et dépasser votre budget prévisionnel. D’autre part, la fatigue arrivera tôt ou tard et une perte d’efficacité est à prévoir.
• Soit la personne en reste à son contrat de travail et ne fait que les heures prévues. Certaines tâches ne seront pas réalisées. Généralement la motivation et donc l’investissement de ces personnes est moindre.
Dans le cas où le besoin d’emploi est inférieur à la réalité, on court le risque le désœuvrement et à terme, le désintérêt pour la mission et pour le poste. Par ailleurs le coût de l’emploi n’est pas totalement couvert car l’activité du salarié n’est pas suffisante pour générer les recettes attendues.
Dans les deux cas, le risque de déficit est réel. Ne rien faire conduit tôt ou tard à une aggravation de la situation.
La notion de temps de travail effectif
La définition du temps de travail effectif est une notion à connaitre car elle diffère du sens commun ; le code de travail en donne la définition suivante : c’est « le temps pendant lequel un salarié (ou un agent public) est à la disposition de l’employeur (ou de l’administration) et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles. »
Ce n’est donc pas seulement le temps pendant lequel la personne travaille effectivement.
Que peut-on faire pour réduire l’impact économique ?
Lorsqu’un salarié se retrouve inoccupé sur le temps de travail effectif, trois possibilités s’offrent à vous :
• Trouver des occupations à la personne. Comme ce sont des tâches par défaut, elles ne correspondent pas à ses compétences et ne concourent pas à sa motivation. Sur le long terme, ce n’est pas une bonne option.
• Concevoir des prestations que la personne peut assurer. Le cas le plus fréquent pour une association sportive est celui d’un éducateur sportif que l’on voudrait placer pour assurer des activités scolaires et périscolaire. Ce serait l’idéal. Sauf que les collectivités gèrent ces activités à l’année et que, sauf exception, vous ne parviendrez pas à intégrer un cycle dans une année en cours. Et vous n’êtes pas seuls. Vous serez en concurrence avec les autres associations. Pas sur le plan économique car ce sont les collectivités qui fixent les règles du jeu, mais du point de vue de l’ancienneté et de la confiance que les autres associations auront acquis.
• Réduire le temps de travail. Cela ne peut se faire sans l’accord du salarié. Cela conduit à une modification du contrat de travail. Vérifiez si cela impacte ou non les aides à l’emploi que vous pourriez percevoir.
Lorsque le salarié est surchargé
Nous l’avons vu, la réaction sera différente selon les personnes. Mais la situation n’est pas durable. Il faut prévoir une solution de sortie. Dans l’ordre des choses :
• Commencer par lister les tâches que vous allez réserver à votre salarié(e). Il est important de commencer par cette étape. Elle vous donnera les éléments (missions, tâches et volume horaire) en vue d’un possible partage avec des structures extérieures.
• Peut-on confier des tâches à des bénévoles ? Comme je l’ai déjà décrit, les clubs qui se sont affranchis des aides à l’emploi ont développé le bénévolat. Mais comme nous avons à faire à des missions d’encadrement sportif, cela ne s’improvise pas. Surtout si vous avez créé le poste pour compenser un manque de bénévoles.
• Peut-on mutualiser l’emploi avec d’autres clubs employeurs ? C’est une bonne solution, mais réservez-là pour des missions moins stratégiques pour votre club et pour votre poste salarié. Car tout le monde veut des éducateurs sportifs sur les mêmes créneaux.
• Faire appel à du personnel temporaire. C’est ce que proposent les associations profession sport loisir, ou encore des structures privées comme Intérim Sport pour la natation, mais pas seulement. C’est une solution très souple mais qui se révèle plus chère sur la durée qu’un poste salarié.• • • • Lorsque les besoins sont trop importants, il faut envisager de créer un second poste.
• Dans tous les cas, faites une simulation de l’impact de la solution retenue sur votre budget prévisionnel.
Réduire le temps de travail pour réduire l’impact économique ?
Réduire le temps de travail lorsque le volume horaire est adapté aux besoins du poste présente deux inconvénients majeurs :
• Tout d’abord, vous ne pouvez l’imposer à votre salarié(e). Il vous faut son accord. Comme cela aura un impact sur son salaire, les conditions pour qu’il ou elle accepte sont délicates.
• Vous allez sans doute déséquilibrer le fonctionnement du club. Ce qui va probablement engendrer une perte de recettes consécutive à l’arrêt de certaines activités.
Les conséquences d’une embauche mal préparée peuvent contrarier le fonctionnement de l’association et de façon certaine, compliquer la tâche de ses dirigeants. Quelle que soit votre situation, la solution est dans l’anticipation. Faites-vous accompagner au besoin.
Thierry Nauleau
Pour comprendre comment pérenniser l’emploi sportif >> rejoignez ma formation
0 Comments