Au moment de rédiger vos demandes de subvention, la question taraude plus d’un président ou trésorier. La question n’est pas tant de savoir quelle action rapportera le plus d’argent, les caisses de l’état comme celles des collectivités se sont vidées, mais quel type d’action va permettre au club de se développer.
Ce sont les actions structurantes qui ont la faveur des subventionneurs. Lorsque l’argent se raréfie, on l’emploie là où il sera vraiment utile. Si votre club ou votre comité vivote depuis quelques années, tout espoir n’est pas perdu de trouver les subventions qui peuvent vous aider à rebondir.
Voici les cinq étapes nécessaires pour déposer la demander de subvention qui va se démarquer des autres.
Étape 1 – Accepter le changement
Si votre association stagne depuis plus de 4 ans ou qu’elle régresse, c’est que quelque chose ne va pas. La cause la plus courante est que la pratique telle quelle est proposée n’est plus en phase avec les attentes de vos adhérents. Il faut donc accepter de se remettre en question, ce qui est certainement la phase la plus douloureuse pour un dirigeant. Qu’est-ce qui ne va pas ? Interrogez les adhérents qui ont quitté le club. Que ce soit par quelques appels téléphoniques ou par un questionnaire, vous vous préparez ainsi à l’étape 2.
Étape 2 – La culture de l’évaluation
Qu’est-ce qui marche et pourquoi ? Qu’est-ce qui ne marche pas et pourquoi ? Faut-il continuer à relancer une action qui ne porte pas ses fruits simplement parce qu’elle rapporte quelques euros par le biais des subventions ?
La question de l’évaluation est souvent placée à l’issue d’une action. C’est sa place logique, sauf que dans les faits, rares sont les clubs ou comités qui incluent une évaluation dans les comptes rendus.
Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, faisons une évaluation objective de nos actions antérieures vis-à-vis de notre projet associatif et de nos priorités.
Étape 3 – Le choix des orientations
Les lignes d’actions soutenues par les subventionneurs ont une influence certaine sur le choix de ce que proposent les clubs et comités. Devons-nous débuter une démarche en faveur des féminines ou du handisport sous prétexte que les actions pour ces publics sont prioritaires ? Si ces thèmes ne figurent pas parmi les priorités historiques de l’association, il est probable que l’intérêt pour ce thème s’estompe à long terme. Comment pourrons-nous expliquer aux subventionneurs que l’initiative n’a pas pris ? Serons-nous crédibles pour de nouvelles demandes ?
Les seules qui soient vraiment utiles aux clubs sont celles qui permettent de consolider ce qui fait le succès de l’association. Lesquelles ? Regardez dans votre compte de résultat quelles sont les activités qui génèrent le plus de revenus. Ce sont les points forts qu’il faut travailler. Dans cette logique il faut donner la priorité aux actions structurantes.
Qu’est-ce qu’une action structurante ?
C’est une action qui permet d’acquérir des compétences, d’augmenter une capacité d’accueil (nombre de personnes) ou de formation, ou d’investir dans un outil qui permet soit d’abaisser le cout de façon significative, soit de d’augmenter le nombre de pratiquants (conséquence attendue, hausse du chiffre d’affaire), soit une action qui permet d’améliorer ce que nous faisons déjà. Une embauche peut être considérée comme structurante si elle répond aux critères précédents.
Les actions qui ne sont qu’une aide à la trésorerie ne sont qu’une illusion. Elles ne font que placer l’association sous perfusion, au lieu d’appliquer dès maintenant des solutions pour se renouveler. Nos statistiques le démontrent. Les aides sur actions non structurantes ne permettent pas d’augmenter le nombre des licenciés.
Étape 4 – Le choix des actions à présenter
Privilégiez la formation : celles de vos cadres techniques ou dirigeants, bénévoles ou salariés. C’est par la connaissance et le savoir que vous pourrez faire évoluer en connaissance de cause votre projet.
Évitez le saupoudrage, privilégiez les investissements. Mieux vaut une action forte qui donne des résultats à court terme que de lancer une multitude d’actions. Il en va de la motivation de vos bénévoles.
Mon conseil, privilégiez tout ce qui a trait à la fidélisation des pratiquants. Le turn-over dans beaucoup de discipline est de l’ordre de 40%. Un club qui limiterait à 30% ce turn-over verrait ses effectifs augmenter de 25% en seulement 5 ans, et donc le chiffre d’affaire qui va avec.
Étape 5 – La présentation
Ne vous contentez pas de décrire une action, dites pourquoi elle est importante pour l’association et en quoi elle va permettre des transformations durables.
Fixez-vous des objectifs chiffrés mais des objectifs réalistes. Mieux vaut fractionner une action qui se réalise que de stopper en cours de route. Une bonne formulation pour votre objectif consiste à décrire le résultat attendu et de préciser à quelle échéance. Par exemple : »Nous voulons former deux cadres techniques bénévoles pour la fin de saison 2015. »
Écrire vos objectifs permet de les partager et donc de donner une chance de réussite à votre projet. Sans objectif, pas de qualité.
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