On apprend beaucoup de ses erreurs… L’article de Cédric Cathala « les mauvaises notes des écoles de rugby » dans le Midi Olympique du 2 octobre dernier donne à réfléchir. Plusieurs enseignements sont transposables à tous les sports. Ensuite sur la prise de recul nécessaire pour faire vivre un club amateur, et sur la capacité des systèmes fédéraux pour écouter le bon sens des dirigeants de clubs.
Causes externes contre causes internes
Est-ce notre culture qui veut ça ? Nous cherchons d’abord des causes externes aux difficultés que nous rencontrons. Bien souvent, ce sont des causes conjoncturelles qui produisent certes un effet négatif, mais ponctuel. Oui le succès de l’équipe de France de football impacte le recrutement des licenciés des autres disciplines. L’image du rugby professionnel impressionne les mamans. Mais localement les familles font la distinction entre le sport « qui se regarde » et l’image que renvoie le club local.
Les causes internes ont une influence réelle et durable sur cette image de club. Les clubs dont l’école est structurée et animée souffrent beaucoup moins des aléas extérieurs. Lorsque vous demandez aux parents pourquoi ils inscrivent leur enfant dans ce type de club, la réponse la plus fréquente est « parce qu’ici on s’occupe bien des enfants ».
La formation et le nombre des éducateurs sportifs est déterminante. Mais l’attitude l’est tout autant. L’article évoque ces deux points clés.
La compétence : l’auteur évoque « les éducateurs des écoles de rugby, toujours pas suffisamment formés »
L’attitude : « La cause n’est donc pas perdue pour peu que les écoles de rugby ne restent pas coincées dans la certitude que les enfants vont continuer à venir naturellement à elles. »
La compétence et l’attitude
L’une des recettes des clubs dont l’école est forte, est qu’ils ont confié cette école à des entraineurs expérimentés, pédagogues, dont les capacités d’écoute ajoutent aux messages transmis. C’est entre 7 et 12 ans que les capacités d’apprentissage sont les plus développées.
Ce principe fonctionne aussi pour autres classes d’âge. Mettez un éducateur expérimenté au service des personnes en apprentissage, et les gestes de base du sport seront bien acquis. Je relie cette maitrise du geste au processus de fidélisation.
Les certitudes sont trompeuses. Elles masquent une réalité. Une attitude de remise en question régulière permet de ne pas se reposer sur ses lauriers.
Le sport en milieu scolaire
L’intérêt d’une présence en milieu scolaire est prouvé, mais sur quoi repose-t-il ?
Le choix que fait un enfant, un adolescent ou un adulte est influencé par ses expériences précédentes. Souvent, nous choisirons un sport pour lequel nous avons des facilités. Et si nous ne trouvons pas le sport qui nous plait, alors nous nous retournons vers une expérience antérieure.
Autre facteur : le sport à l’école est un moment où le public est captif et réceptif. Si l’on transpose ces principes à d’autres publics, en d’autres lieux, cela fonctionne aussi.
Un carcan de règles pesant
Le témoignage de Franck Hertoux en fin d’article le démontre. Ce dirigeant et éducateur bénévole l’évoque sans détour : « … les « têtes pensantes » de la F.F.R qui nous parachutent des règles sans cesse. » Cela n’est pas propre au rugby. Je ne peux l’affirmer pour toutes les fédérations, mais le changement permanent de règles et de réglementations de la part des fédérations est un des facteurs de découragement des dirigeants et des éducateurs bénévoles dans de nombreux sports.
Thierry Nauleau
l’article Cédric Cathala à lire sur le site du midi-olympique.fr
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