Comment trouver des administrateurs bénévoles pour l’association ?

7 Déc 2023 | Bénévolat | 1 comment

C’est probablement la question que se posent le plus souvent les présidents de clubs et de comités départementaux. Donner des recettes toutes faites sans comprendre les causes du désintérêt pour la prise de responsabilité ne permet pas de trouver la solution adaptée à un contexte particulier.

Dans la première partie de ce dossier, j’évoquerai donc les causes de cette crise de la gouvernance des associations sportives. La seconde sera consacrée à quelques solutions à adapter.

L’ambiance qui donne envie … ou pas

Les discours sur la charge de travail des dirigeants sont fondés. Mais le premier facteur de mobilisation au service d’un club est l’ambiance qui règne au sein du groupe de bénévoles. Groupe au sens large. Ils sont nombreux les présidents d’associations qui évoquent cette communauté de bénévoles, des petites mains aux membres du bureau.

Que l’ambiance se dégrade ou simplement qu’au fil du temps elle ne soit plus entretenue, et ce qui fait le charme de l’association, sa convivialité, n’attirent plus les adhérents.  Comme l’évoquait André Falcomata, président du Football Club du Chéran (74), « Quand les gens voient l’ambiance qui règne dans le groupe, ils n’ont qu’une envie, en faire partie. »

Une charge de travail qui ne fait qu’augmenter

Le travail et la disponibilité d’un président ou des autres administrateurs de nos associations sportives est quelque chose de très perceptible par nos adhérents. La charge de travail des administrateurs bénévoles n’a cessé de croître lors de ces 20 dernières années.

Les causes nous sont connues. Ce sont les règlementations qui sont de plus en plus précises, et donc plus exigeantes. C’est la professionnalisation des associations, et les obligations d’employeurs qui concernent de plus en plus de clubs. C’est aussi la multiplication de sujets de société que nous devons désormais prendre en compte et à qui nous devons consacrer du temps.

Les conséquences sont que les dirigeants bénévoles ont de plus en plus de responsabilités et de questions à traiter. Les nouveaux outils numériques ne nous aident pas suffisamment quand ils ne génèrent pas eux-mêmes des pertes de temps. Car tout le monde ne consacre pas le temps nécessaire à leur apprentissage.

A côtoyer les gens tout au long d’une saison sportive, on ressent très nettement lorsqu’un dirigeant est surchargé. Et même si l’adhérent reconnait l’investissement personnel que cela représente, il n’est pas prêt à sacrifier ses loisirs, sa vie de familles et ses relations amicales pour son club.

La complexification du travail du dirigeant

Qu’elle soit d’origine sportive ou administrative, cette complexification s’accompagne d’un besoin de compétences plus élevé. Quand on sait que la transmission des savoir-faire dans les associations est encore largement orale, on comprend que cette transmission est parfois partielle.

Les compétences complémentaires s’acquièrent le plus souvent en autoformation. Ce temps est pris sur la vie personnelle du dirigeant.

Quand enfin le dirigeant se sent compétent, les tâches sont de plus en plus complexes. A l’image des demandes de subventions dont les procédures sont souvent les mêmes, et tout aussi souvent à faire sur des plateformes numériques différentes. Ce n’est pas le seul sujet qui subit une complexification.

Cette multiplication des contraintes dans l’exercice de la fonction de dirigeant diffuse. Ne serait que par le dirigeant lui-même qui évoque son quotidien, lors des moments d’échanges informels. Il se révèle lors des assemblées générales. Petit à petit, l’adhérent, bénévole potentiel, prend conscience de la tâche qui l’attend. Cela rebute. Cela ne donne pas envie de s’investir pour son association.

La relève n’est pas spontanée

Malgré tout, les bénévoles font bien leur travail de dirigeant et la plupart du temps l’association fonctionne correctement. Ils mettent un point d’honneur à ce que cela fonctionne bien. Si l’adhérent n’est pas sollicité, ce dernier ne voit que le bon côté des choses. « L’association fonctionne parfaitement sans moi. Pourquoi irais-je m’investir et me priver de mon temps libre ? »

A l’opposé, les gens ne marchent pas à l’injonction. Les messages culpabilisants ont la vie dure. Ils ne font que révéler un besoin impérieux, mais ils ne donnent pas envie de rejoindre l’équipe de bénévoles.

La place que nous laissons aux nouveaux administrateurs

Je pars du principe qu’une association ne vit que parce qu’elle se renouvelle. Si la source des nouveaux adhérents se tarit, il devient plus compliqué de renouveler les administrateurs. La crise du COVID a mis à mal un certain nombre de structures qui étaient déjà en difficulté du point de vue du renouvellement des adhérents.

Une association ne vit que parce qu’elle se renouvelle.

Avant l’épisode COVID-19, il y a eu une génération de dirigeants qui avaient du mal à déléguer. Leur expérience les avait convaincus que « Si je ne fais pas le travail, il n’est pas fait ! Ou pas fait comme je le voudrais »

A l’inverse, les dirigeants qui délèguent trop n’accompagnent pas vraiment leur équipe. Le nouveau venu se sent livré à lui-même et si l’expérience se répète trop souvent, il ne renouvelle pas son engagement.

Ces deux cas de figure montrent que nous ne laissons pas suffisamment de place au renouvellement des personnes mais aussi au renouvellement des idées et des méthodes.

Les comités départementaux et régionaux sont mal connus

C’est souvent à l’occasion de compétitions organisées par les ligues et comités que les adhérents apprennent l’existence de ces structures. Ce sont donc des adhérents qui ont un vécu en club significatif. Ils ne sont pas ni nombreux que cela et n’ont qu’une connaissance très partielle du rôle de ces structures. Cette méconnaissance se constate souvent dans les motivations pour rejoindre pour la première fois le comité. Il n’est pas rare que ce soit pour en tirer avantage pour son propre club. La notion d’intérêt générale ne vient qu’avec le temps et l’expérience.

Les dirigeants des ligues et comités sont tous issus des clubs. Si les clubs peinent à renouveler leurs administrateurs, par effet de cascade, il est inévitable que les comités aient davantage de difficulté à le faire.

La motivation résulte d’un choix. Autrement dit d’une évaluation subjective des avantages et des inconvénients de la structure et de la fonction. Au lieu de prendre la structure comme un but, je préfère l’envisager comme un pôle d’attraction. Et de poser la question en ces termes : « Comment faire pour donner envie de rejoindre le groupe ? »

Des structures qui disent ne pas avoir de problème de renouvellement des dirigeants

Ces structures partagent quelques points communs. Retrouvez la seconde partie de ce dossier en suivant ce lien direct.

Thierry Nauleau

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