Comment trouver des administrateurs bénévoles pour l’association ? 2ème partie

11 Déc 2023 | Bénévolat | 1 commentaire

Après avoir expliqué dans l’article précédent l’influence des facteurs humains pour trouver des administrateurs d’associations sportives, voici quelques pistes de réflexion à envisager. Ce sont des conditions de réussite générales. Elles ne pourront pas être appropriées à tous les contextes.

L’approche est pragmatique. Les préconisations viennent de l’observation du terrain. Traitez la cause et solution viendra bien souvent d’elle-même.

Une association ne vit que parce qu’elle se renouvelle

C’est un aspect que j’ai traité dans l’article précédent. Les dirigeants qui durent, souvent plus de 10 ans, n’ont pu le faire que parce qu’ils ont sus s’adapter, se renouveler.  Renouveler les administrateurs est plus facile s’il y a un afflux régulier de nouveaux adhérents. Attention toutefois à ne pas risquer la perte de fidélisation.

Donner envie plutôt que d’intégrer à un cadre

Le vocabulaire employé par les dirigeants des clubs et comités renvoie toujours à l’époque où, pour l’adhérent, l’essentiel était le collectif. Il ne pratiquait très souvent qu’une seule activité tout au long de sa vie.

Aujourd’hui la variété des expériences compte plus que le collectif et l’intérêt général. C’est particulièrement vrai des générations qui n’ont pas connu le monde sans Internet. Il n’est pas rare qu’une personne ait deux ou trois licences fédérales dans des sports différents. Par conséquent, sa disponibilité pour l’engagement bénévole est réduite.

L’équation est compliquée, comme de vouloir faire rentrer un carré dans un trou rond ! Une chose est claire l’injonction ne marche pas. La communication doit rendre le projet l’association attractif, séduisant. Pour cela il doit tenir compte de l’évolution des attentes des pratiquants. Il existera toujours des personnes sensibles à la grandeur d’un projet collectif. Mais ce projet doit correspondre aux aspirations des pratiquants et des adhérents.

Je prendrai pour exemple les clubs qui veulent se démarquer en organisant une compétition ou une manifestation importante. Même si les adhérents répondent toujours présents pour faire fonctionner le club, ils ne sont pas toujours aussi disposés à bloquer leur emploi du temps pour aider à l’organisation d’une manifestation qu’ils n’ont pas choisis. Ils le feront une fois… mais pas deux ! Ce genre d’organisation est plus souvent qu’on ne le croit à l’origine d’un manque d’implication des bénévoles. Dirigeants ou pas.

Comment donner envie de faire partie du groupe de bénévoles ?

Les associations sont avant tout des associations de personnes. Souvent le projet sportif l’emporte sur la convivialité, mais celle-ci est le ciment de la vie associative. La base de cette convivialité est l’accueil. Comme le dit Eric Broussin, président du Tennis Petit-Caux Varengeville, « Notre force c’est l’accueil. On a toujours eu quelqu’un pour l’accueil, un salarié ou un bénévole. L’accueil est essentiel. Ça créé du lien. » Et ce lien est le premier pas vers l’intégration des personnes au sein du groupe.

Pourtant, toutes les associations ne sont pas sur un pied d’égalité. L’élément essentiel pour créer ou recréer de la convivialité est un club house. Tous les clubs n’en disposent pas, en particulier ceux qui partagent des créneaux horaires dans un gymnase. Lorsque c’est le cas, il faut trouver d’autres lieux et astuces pour se retrouver. Le point clé est de se connaitre les uns les autres.

Et quand il existe, le club house est parfois utilisé pour le stockage de matériel. Rangez, et vous serez surpris de constater les changements avec un simple café offert. Commencez par là. Et puis rendez les réunions elles aussi conviviales. Même avec un simple paquet de biscuit et un café, ou une boisson, les gens rechignent moins à se déplacer s’ils sont bien accueillis.

Partager la charge de travail

La charge de travail est l’autre point délicat de cette question de l’engagement bénévole. Pour partager il faut des bénévoles. Cela ne se fait pas en un jour. C’est un travail de patience, qu’il faut parfois entreprendre à partir d’une nouvelle génération d’adhérents. Cela se fait par étape :

Il n’est jamais trop tard pour améliorer l’accueil et la convivialité et cela peut être réalisé à moindre frais et produire rapidement des effets. Cela ne suffira probablement pas. Le grand chantier reste la compréhension de ce qui plait à vos adhérents et de la façon dont ils se participer à ce projet. C’est un travail de patience qui exige du contact pour obtenir des réponses de qualité.

Les enquêtes produisent rapidement des informations mais elles présentent un défaut dans ce type de travail de compréhension : les gens ne répondent qu’aux questions qu’on leur pose. L’important est dans la qualité de la relation. Et cela ne s’apprécie pas avec une notation de 1 à 10 …

Viendra ensuite le temps de la reformulation et de la communication. Même avec un projet en phase, vous ne serez pas au bout de vos efforts, il faut aller chercher les bénévoles !

Solliciter directement les personnes fonctionne toujours

Lorsque l’on interroge un dirigeant bénévole, il répond dans plus de la moitié des cas que s’il est devenu dirigeant, « c’est d’abord parce qu’on est venu le chercher. » C’est la connaissance des gens, la confiance qu’on a en eux qui va faire que la personne va accepter ou pas. C’est un tout. Chaque élément pris séparément n’est pas suffisant pour susciter spontanément l’engagement.

Peu importe la qualité ou l’attractivité du projet, peu importe la qualité de la relation club / adhérent, peu importe la convivialité, si vous ne faites pas le premier pas, ou si vous vous adressez indifféremment à tous les adhérents, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas entendu.

Si la méthode relationnelle fonctionne, pourquoi vouloir faire autrement, ou dépenser plus d’énergie pour parvenir au même résultat ? L’époque est l’individualisme. La technologie nous isole plus qu’elle ne nous rassemble. Nous sommes des millions sur les réseaux sociaux mais chacun est seul chez lui. Les associations restent ces lieux où les idées circulent et grandissent. Où le savoir se transmet.

L’apprentissage d’un sport relève de la même démarche de compréhension des capacités d’un individu. De sa mise en confiance pour qu’il accepte d’écouter et de recevoir un enseignement. Il relève de la transmission de la passion pour un sport, un club, un milieu, une cause, afin que l’esprit et les valeurs se perpétuent.

Trouver des dirigeants bénévoles qui acceptent de prendre la relève est toujours possible. Mais le jeu répond à de nouvelles règles. La cause supérieure doit céder la place aux envies du pratiquant. Si votre projet club, votre fonctionnement, notre ambiance interne donnent envie de rejoindre le groupe, alors vous ne serez plus seuls à diriger votre association.

Thierry Nauleau

(crédit photo comité départemental handball Yvelines)

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