Nous attendons tous les JO avec impatience et fébrilité. Beaucoup de dirigeants de clubs des disciplines olympiques attendent des retombées de ces jeux. En particulier une augmentation du nombre de licenciés.
Au-delà des médailles et de l’exposition médiatique, il convient de refaire un tour d’horizon sur la capacité de notre club à attirer et fidéliser durablement ces nouveaux licenciés. L’enjeu principal est la pérennité du club à long terme. Plus d’adhérents c’est aussi plus de moyens pour réaliser le projet club. La principale condition de réussite est l’adaptation.
S’adapter au manque de créneaux
C’est la limite évoquée par la majorité des dirigeants pour le développement du club. Les collectivités locales, principal soutien du sport amateur en France, doivent faire face elles aussi à la hausse des charges. Les aides et les projets qui bénéficient aux associations sont souvent les premiers impactés.
Trouver des créneaux horaires dans un temps aussi court est un véritable défi. Quand on ne peut pas surmonter un obstacle il faut le contourner. Ce que vous ne pouvez pas faire dans votre commune est peut-être possible juste à coté. Il est temps d’échanger avec les clubs voisins pour trouver une solution. L’observation des structures omnisports montre qu’elles sont à la fois plus souples et plus résilientes que des associations, qui vivent parfois un peu trop en autarcie.
Il est toujours préférable de voir à long terme et ne jamais, perdre de vue un projet d’équipement sportif. Votre projet doit s’étoffer mois après mois. Vous devrez l’enrichir de contacts, de concepts, d’études qui valorisent au mieux l’intérêt général. Sollicitez votre fédération. Certaines apportent un soutien méthodologique à leurs clubs. Chaque refus ne doit pas être vécu comme un échec mais comme une expérience dont il faut savoir tirer parti. Les personnes en situation de handicap ont beaucoup à nous apprendre en la matière…
S’adapter aux attentes
Les attentes seront différentes selon que votre public est composé de jeunes ou de moins jeunes. Beaucoup d’associations sportives sont à la recherche de jeune public de façon presque exclusive. Aujourd’hui, on est capable de pratiquer une activité sportive jusqu’à l’âge de la retraite. Certains sports s’y prêtent mieux que d’autres, comme le Tennis de Table, les différentes formes de marche ou le cyclisme.
Connaitre les attentes des adhérents requiert en premier lieu d’avoir identifié tous les publics qui peuvent avoir envie de pratiquer votre sport. Ouvrir une activité pour les séniors permet d’utiliser des créneaux en journée. Ce qui est bien utile lorsque vous avez un éducateur sportif salarié. Ce sont aussi des personnes qui sont souvent plus fidèles à l’association et qui disposent de moyens plus importants qu’une famille avec plusieurs jeunes enfants.
Les femmes et les mamans ont des attentes particulières en matière d’emploi du temps. Un créneau mal placé, trop long ou trop court ne permettra pas de les attirer. Alors que l’évolution de la société montre que la maman a de plus en plus envie de penser à elle, et pas seulement à ses enfants.
Il y a surtout la population des jeunes adultes 25 – 35 ans, masculins, salariés, qui ont pratiquement déserté les clubs au profit des centres sportifs du secteur marchand. La raison ? Des plages horaires étendues qui répondent à l’attente « je fais du sport quand je veux » ; un environnement valorisant et un espace bar-restauration qui joue à fond la carte de la convivialité. Et des animations variées qui incitent à pratiquer plus, à consommer plus de sport.
Si vous envisagez le développement de votre club grâce à l’effet post-JO, intéressez-vous aux publics susceptibles de pratiquer.
Inscriptions, ne pas tout attendre de l’exposition médiatique
La médiatisation de certains athlètes engendre l’intérêt de plusieurs catégories de personnes. Comment font-elles le choix du club dans lequel elles vont s’inscrire ? Le club doit faire savoir que l’on peut pratiquer à coté de chez soi. Internet est devenu incontournable. Les informations disponibles sur votre site Internet doivent faciliter la démarche d’inscription. Est-il à jour ? Qu’il soit séduisant est bien, mais cela reste secondaire. Gérer et surtout animer un site est un métier. Cela requiert de l’organisation.
Plus encore que la recherche sur son téléphone, la personne va chercher l’avis de son entourage ou les avis en ligne. Quoi qu’on en pense ou qu’on en dise, vous avez le pouvoir de les susciter et de répondre aux éventuels mécontentements.
De nos jours, la recommandation d’un proche à plus de poids que la communication.
Si vos adhérents sont satisfaits de ce que vous leur apportez, ils se comporteront en ambassadeurs du club. Vous pouvez accompagner ce mouvement en leur proposant d’utiliser certaines formulations ou un guide du club qui rassemble les éléments importants : pratiques, horaires, tarifs et ce que l’on va trouver dans notre club. Ainsi le message sera sensiblement le même quel que soit votre ambassadeur.
Répondre aux besoins des nouveaux adhérents
Attirer un nouveau licencié exige donc de l’organisation, des moyens et de l’énergie. Fidéliser un adhérent réclame de 5 à 7 fois moins d’argent et d’énergie que de concrétiser une nouvelle inscription. C’est une bonne raison pour faire notre possible pour le satisfaire et ainsi s’assurer qu’il renouvelle son adhésion.
Quel que soit son âge, la première chose que vient chercher un nouvel inscrit dans le club c’est d’apprendre à jouer. Pas seulement la base. Il a besoin de sentir qu’il progresse, qu’il s’améliore et qu’il peut tenir la comparaison avec ses camarades.
L’apprentissage et la progression dans la technique sportive sont au cœur des compétences des clubs sportifs. On comprend alors l’importance du rôle et de la disponibilité des enseignants, animateurs et accompagnateurs. Ma principale recommandation pour un club fort à long terme, est de vous doter d’une capacité d’encadrement correcte. Lorsque l’encadrement est sous-dimensionné, la surcharge des créneaux n’est pas propice à la progression individuelle.
La capacité d’encadrement impacte directement la capacité d’accueil et donc les recettes potentielles de l’association.
Thierry Nauleau
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