Comment anticiper la baisse des subventions

10 Déc 2024 | Économie | 1 comment

Les annonces de réduction des subventions aux associations sportives se multiplient. Même les clubs qui n’ont pas de charges fixes importantes vont devoir aller chercher des ressources, pour compenser la baisse annoncée des aides publiques.

Comment faire ? Et par quoi commencer pour mettre le club à l’abri des difficultés financières ?

Un choix de nature de recettes

Le premier réflexe de beaucoup de clubs est de chercher à remplacer ce que l’on a perdu en aides publiques par des aides privées, du sponsoring ou du mécénat. Mais c’est un choix qui emmène le club vers des financements qui sont la plupart du temps plus fragiles que les subventions.

Plus fragile parce que l’association n’est plus maitre de la décision. C’est l’entreprise décide de donner ou pas à l’association. Et c’est alors tout le contexte des entreprises d’une région qu’il faut comprendre avant de les solliciter. 

Les recettes qui présentent un plus grand degré de fragilité ne devraient pas être utilisées pour financer durablement les charges fixes, celles qui sont structurelles et indispensables pour l’association. Les recettes de partenariats privés sont par nature plus fluctuantes alors que les charges sont très régulières.

La première alternative consiste à regarder du côté des savoir-faire de l’association. L’enseignement du sport, le perfectionnement et l’organisation de compétitions. Les cotisations et les revenus des activités des clubs sont les ressources les moins fragiles parce qu’elles ne dépendent que de vos savoir-faire et de votre capacité à fidéliser les adhérents.

L’autre alternative consiste à proposer des prestations qui relèvent de vos savoir-faire mais à des publics extérieurs. Ce qui marche plutôt bien : le sport-santé et le sport en entreprise (voir aussi la page dédiée du ministère des sports – lien direct).

Éviter l’augmentation des tarifs

Les associations sont confrontées à des choix difficiles. La solution de facilité consiste à augmenter les tarifs. Si les adhérents sont satisfaits de l’association, on observe rarement des désistements au motif de l’augmentation des tarifs.

Si au contraire, les licenciés estiment « ne pas en avoir pour leur argent », quelle qu’en soit la raison, alors l’augmentation des tarifs sera le prétexte à ne pas renouveler l’adhésion.

Les solutions pour les clubs sont des solutions de long terme. Il faut, quand c’est possible, diversifier les publics et les formes de pratique. Une approche par la fidélisation des pratiquants vous apportera de nombreux enseignements sur ce que les gens aiment.

Mais tout le monde n’a pas l’accès libre aux installations sportives. La concurrence pour les créneaux horaires limitent le nombre d’adhésions ou d’activités.

Un choix dicté par l’urgence du besoin

Pour des besoins à très court terme, il faut un plan en 3 points. Exactement comme nous l’avions fait pendant le COVID.

  • • Écartez ou reportez toute dépense inutile.
  • • Reportez le paiement de certaines charges et négociez des délais avec vos fournisseurs,
  • • Enfin exposez votre situation à votre banquier. Il a aussi des solutions à vous proposer.

On peut organiser un appel au don. Mais si le besoin survient au premier tiers de la saison sportive, votre problème est vraisemblablement structurel. Un appel au don n’apportera qu’un répit et pas une solution.

Pour les besoins ponctuels ou à court terme, le recours au sponsoring ou au mécénat est une solution intéressante mais qui présente l’inconvénient que peu d’associations maitrisent les compétences que cela suppose.

Pour consolider les finances du club sur le long terme, il faut revenir aux fondamentaux et envisager de revoir le projet associatif. Est-il toujours en phase avec les attentes des adhérents ?

Un choix contraint par le manque d’équipements sportifs

Les clubs qui dépendent d’infrastructures sportives partagées n’ont pas pu profiter de l’effet JO. Lorsqu’on est contraint de refuser des licenciés supplémentaires, l’équation est forcément compliquée. Comment faire aussi bien avec des charges qui augmentent et des recettes qui vont diminuer ?

Même si j’ai pour habitude de préconiser de développer les recettes les moins fragiles, celles qui sont générées par les adhérents, l’évidence en ce moment est qu’il faut aller chercher l’argent là où il est : les particuliers et les entreprises qui le peuvent. Autrement dit, il faut envisager sérieusement de relancer les actions de sponsoring et de mécénat.

Le mécénat présente l’avantage économique qu’il n’est pas nécessaire de proposer une contrepartie. Une contrepartie, c’est toujours de l’argent qui est engagé, alors que les mécènes n’attendent pas forcément ce genre de retour.

Un mécénat simplifié

Pour réussir une opération de mécénat , il faut d’abord être bien organisé. Le premier point clé reste l’identification des personnes à solliciter.

Le second point clé est le projet. Solliciter le public et les entreprises pour aider le club à boucler le budget n’est pas valorisant. S’il peut sensibiliser quelques personnes proches de l’association, cela peut avoir un effet repoussoir pour les chefs d’entreprises.

Mieux vaut présenter la consolidation du projet du club, l’amélioration de l’encadrement des jeunes, ou un projet ponctuel que la crise vous a contraint de reporter.

Thierry Nauleau


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