Céline Allègre est de ces présidentes que rien ne semble arrêter ! Il est temps de parler des clubs et de leurs dirigeants bénévoles.

Créer un club de handball pour promouvoir la pratique sportive féminine n’est pas ce qui il y a de plus facile dans une ville qui ne compte pas moins de 14 clubs en D1 amateur et 4 clubs professionnels !

Le sport féminin comme une évidence

Ancienne joueuse , arbitre et actuellement délégué nationale, Céline Allègre présente le projet du Handball Féminin Montpellier Méditerranée Métropole (HBF3M) comme une évidence : « Il manquait un projet pour les filles à haut niveau sur la métropole. Nous avions des filles dans les clubs qui avaient du potentiel, mais rien pour les inciter à persévérer dans le handball. Nous avons monté le HBF3M en 2016 autour d’un projet qui leur permet à la fois de continuer leurs études et en même temps de jouer à haut niveau, dans une structure qui leur permet de s’entrainer suffisamment.

Depuis Laurent Puigségur a été recruté comme manager.  Il a amené du professionnalisme et de la rigueur dans nos relations avec nos clubs partenaires ainsi qu’avec les entraineurs et les joueuses. Il est une vraie référence également sur le handball féminin et donc quand il parle tout le monde écoute…. Son charisme fait le reste. »

Un tel projet ne peut réussir que si on le fait pour les joueuses, pas pour le projet en soi ?

CA : « Bien sûr. Le sentiment de faire partie d’une élite est une forme d’accomplissement personnel. Le haut niveau leur apporte une façon d’appréhender les moments importants de leur vie. Il y a dans ce groupe une envie de se dépasser pour un objectif commun. »

Est-ce que ce projet suffira à donner au sport féminin la reconnaissance qu’il mérite ?

CA : « Le sport féminin souffre d’un sexisme insistant et injustifié de la part des médias tandis que le sport masculin est reconnu pour les performances sportives. Il a été financé par les collectivités pendant des années sans contreparties et il bénéficie d’une notoriété et d’une grande visibilité alors que le sport féminin doit exister, réussir, se battre contre tous les stéréotypes avec beaucoup moins de moyens ! les sportives n’ont rien à envier à leurs collègues masculins. Leur légitimité est justifiée. Dès que le sport féminin est visible, le public montre un intérêt important. Pourquoi cela ne pourrait pas exister à Montpellier ? »

La D2 et le niveau professionnel comme ambition

Grâce à l’entente de l’HBF 3M avec le MUC, la Chamberte, Frontignan, Villeneuve les Maguelones et Lansargues, ce sont 90 jeunes filles dans 4 équipes qui peuvent aspirer à jouer à haut niveau de U15 à N1.  

« Monter en D2 féminine, c’est l’objectif du club. Mais ce ne sera pas pour cette saison ! Nous sommes l’équipe du championnat N1F qui dispose du plus petit budget, nous sommes actuellement quatrièmes. On a de la chance, toutes nos joueuses, tous les bénévoles sont motivés ! On ne manque pas de bras. »

Un manque de moyen chronique

Le budget n’est que la partie émergée du problème. La salle mise à disposition est trop petite, trop peu de créneaux disponibles,  le club ne peut pas y entreposer ses matériels. Qu’à cela ne tienne, le club achète un container avec l’aide de la municipalité et de la région, le repeint aux couleurs du club, et en profite pour monter une opération de financement participative toujours en cours.

« L’aide de la ville et des collectivités est presque à portée : il n’y a que le plus haut niveau qui soit vraiment aidé. A notre niveau, nous avons des frais importants, sans avoir les soutiens qui vont avec. »

Le projet du HBF 3M fait partie de ces projets qui ne rentrent pas dans les cases institutionnelles. Comme souvent, ces projets sont capables de réussite grâce à la volonté de leurs dirigeants, à l’envie des joueuses. Alors croyez toujours en ce que vous faites. Même si le chemin est long !

Thierry Nauleau

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